La couleur de l’eau - Kerry HUDSON
Philippe Rey, 2015, 347 p. Traduit de l’anglais (Royaume-Uni) par Florence Lévy-Paoloni
Tout part d’une rencontre. Dave est un vigile qui travaille dans une grande surface où il s’ennuie ferme. Une jeune femme est prise en train de voler. Elle s’appelle Alena. Il la laisse partir déjà sous le charme. Celle-ci vit dans la rue. Le soir même, elle l’attend en face du magasin. Dave décide de l’héberger et peu à peu, ils apprennent à se connaître et à s’apprécier. C’est que tous les deux sont des êtres solitaires que la vie n’a pas épargnés. Alena vient de Sibérie et attirée par l’Angleterre, elle quitte sa mère et son pays, puis les événements se chargeront de lui faire mener un enfer. Dave de son côté doit aussi s’occuper de sa mère et s’oblige à mener sa vie d’une façon qu’il ne lui convient pas jusqu’à atteindre ses propres limites. Le passé mis de côté pour tous les deux, le présent semble enfin délicieux mais comment faire face à l’avenir quand tout n’est pas réglé ?
Une belle rencontre pour une histoire qui n’est pas mièvre car Kerry Hudson a mis dans ses deux personnages beaucoup de sensibilité et de pudeur. Le sujet abordé de l’immigration et de l’utilisation de jeunes femmes de l’Est par des réseaux mafieux est finement traité. Un roman délicat. Prix Fémina étranger 2015.