Panorama City - Antoine WILSON
Buchet Chastel, 2014, 313 p.Traduit de l’anglais (US) par Bernard Hoepffner
Oppen Porter est un personnage à part. Il vit dans une petite ville du sud des Etats-Unis, tout seul avec son père qui ne refuse de sortir de chez lui, va au boulot à bicyclette, se fait « chahuter » par les frères Alvarez. Le quotidien, quoi, jusqu’à ce qu’un jour, il retrouve son père étendu près de son poste de télévision, mort. Oppen sait que son père souhaitait être enterré dans leur bout de jungle, à côté de leurs chiens de chasse. Tout cela, Oppen le raconte à son futur fils, encore dans le ventre de sa mère, en s’enregistrant sur des cassettes, persuadé qu’il va mourir dans la nuit. Après l’enterrement de son père, commence alors une aventure de quarante jours qui le mènera chez sa tante Liz persuadée que son neveu doit sortir de son statut d’idiot du village. Entre visites au psy, travail dans une chaîne de restauration rapide qui propose des frites (pas nommée !), une association chrétienne, et les rencontres avec une médium et un gentil escroc sorti de prison, Oppen tente de donner du sens à sa réalité, à travers des aventures burlesques et douces-amères. Mais dans ce monde absurde, qui est vraiment le plus décalé ? Lui ou les autres ?
Un roman très drôle truffé de situations cocasses et de remarques fines sur une société américaine un peu conformiste où les gens avancent masqués. Par son regard naïf, Oppen Porter dévoile les dessus des relations humaines avec une vérité crue. Antoine Wilson, dont c’est le premier roman traduit en français, a réussi le pari de créer un personnage attachant et atypique qui nous renvoie à nous-mêmes et à nos perceptions de la réalité. Bravo !