Une constellation de phénomènes vitaux - Anthony MARRA
JC Lattès, 2014, 440 p. Traduit de l’anglais par Dominique Defert
La Tchétchénie est engluée dans la guerre depuis l’éclatement de l’URSS. Dans un petit village, en 2004, Akhmed voit son voisin, Dokkha, emporté à la Décharge, un lieu d’enfermement et de torture géré par les partisans russes. La fille de Dokkha, Havaa, n’a pas été trouvé par le commando car elle est arrivée à s’échapper dans la forêt. Akmed très attaché à cette famille, la retrouve et décide d’aller dans un hôpital clandestin où il a entendu parler d’une médecin russe, Sonja. Il souhaite travailler avec elle et lui confier l’enfant. Car Akmed a fait des études de médecine et a fini docteur. Pas très doué, il préfère dessiner les portraits de tous ces hommes et femmes disparus. Parce que depuis une dizaine d’années, la Tchétchénie est à feu et à sang, la population subit la guerre, les tortures, les bombardements et les disparitions. Sonja, de son côté, cherche à retrouver sa sœur Natasha, restée au pays pendant que Sonja faisait ses études à Londres et qui pendant ce temps, a dû affronter beaucoup d’épreuves dont elle a du mal à se relever. Dans ce petit village, il a aussi un vieil homme Khassan passionné par l’histoire de son pays qui vit avec son fils Ramzan, devenu informateur pour les Russes.
Vu le résumé, évidemment, le sujet est difficile mais à la fois passionnant et très humain. Anthony Marra, dont c’est le premier roman, s’attache à ses personnages et leurs vies, liées les unes et les autres, unies dans la difficulté, dans les tourments du présent et un avenir incertain. C’est très bien écrit et très documenté, sans être pesant. Très bon roman, donc.