Le Diable, tout le temps - Donald Ray POLLOCK
Albin Michel, 2012, 370 p. Traduit de l’américain par Christophe Mercier.
Dans le joli Etat de l’Ohio, les mœurs sont redoutables et souvent assez frustres… dixit M. Pollock. Et pour cause. Arvin, est le fils d’un fermier revenu déglingué de la Seconde guerre mondiale dans le Pacifique et qui pris d’élans religieux alterne passages à tabac sur congénères humains avec sacrifices d’animaux dans l’espoir de guérir sa femme, Charlotte, de son cancer. Et ce n'est pas fini... Dans ce coin paumé, débarquent un jour deux frères missionnaires d’un genre spécial, l’un toujours accompagné d’une boîte d’araignées et l’autre, en fauteuil roulant, guitariste mais pas seulement… Enfin pour compléter ce drôle de tableau, un couple de jeunes gens, Carl et Sandy, passe des vacances d’un genre un peu particulier ; ils sillonnent les routes américaines à la recherche d’auto-stoppeurs à qui ils proposent des expériences dont ils ne ressortent pas vivants en général… Comme on peut s’en douter, tous les chemins mènent à l’Ohio et tout ce beau monde se croisera pour le meilleur et pour le pire !
Bref, bienvenue au royaume de l’humour noir. La langue de Pollock est corrosive et les situations sont à la fois macabres et irrésistibles, à la manière du film Fargo des frères Coen. Pollock règle ses comptes avec certains travers de la société américaine de façon impertinente. Ses personnages n’ont aucune morale et sont en même temps fascinants.