Le crime de Martiya Van der Leun - Mischa BERLINSKI
Albin Michel, 457 p.Traduit de l’américain par Renaud Morin
Mischa Berlinski est un personnage du livre. Avec son amie Rachel, ils s’installent tous les deux en Thaïlande. Elle a répondu à une annonce pour enseigner l’anglais, lui vivote en écrivant quelques articles par-ci par-là. Un ami lui parle d’une histoire étrange, une femme américaine Martiya Van der Leun, est en prison pour avoir tué un missionnaire dans les montagnes du Nord de la Thaïlande, David Walker. Intrigué par l’histoire de cette femme, il va tenter de découvrir la vérité. Il lui faudra comprendre chacun des protagonistes de l’histoire. D’abord Martiya, anthropologue de formation, qui va partir étudier une communauté montagnarde, recueillir des informations et motivée par la longue lignée d’anthropologues célèbres, s’installe difficilement pour finalement prendre ses marques. Il y a ensuite David Walker, fils, petit-fils, arrière-petit-fils de missionnaires qui mus par une foi inébranlable, essaiment la Bonne Parole à travers la Chine, la Birmanie et finalement la Thaïlande. Mischa rencontre la famille, tente de saisir la volonté de cette lignée familiale. Et enfin, dernier personnage important, le peuple Dyalo, lui-même, un des derniers peuples primitifs, ses coutumes, les relations entre les gens, la vie quotidienne. Que s’est-il finalement passé ? Qui est vraiment Martiya et quel rôle a joué cette immersion dans une autre société sur son caractère et finalement sur ses actes ? Aurait-elle perdue la tête ?
Un roman incroyable qui nous emmène aux confins de la Thaïlande sur les traces d’une anthropologue attachante. Ce portrait est passionnant et tue le mythe du bon anthropologue. Que veut dire étudier une autre culture, comment le faire, peut-on rester complètement objectif ? Un roman qui marie enquête policière, histoire personnelle et collective, anthropologie, aventure, réflexion interculturelle. Un très bon moment de lecture.