Après le feu, un murmure doux et léger - Evie WYLD
Actes Sud, 2013, 374 p. Traduit de l’anglais (Australie) par Mireille Vignol
Frank un peu paumé dans sa relation amoureuse décide de tout plaquer, de quitter la grande ville pour s’installer dans une cabine ayant appartenu à ses grands-parents, puis à son père, pour laisser passer le temps, prendre du recul, échapper aux soucis. Cela paraît en effet l’endroit idéal : il pêche, écoute les oiseaux, boit une bière, fraîche grâce au petit frigo que lui a donné Bob un voisin. Il élève aussi deux poulets, Kirk et Mary. La vie est douce mais Frank n’aime pas son père, Léon, qui est revenu abîmé du Vietnam. Léon tenait une boulangerie qui auparavant avait appartenu à son père. Celui-ci avait également fait la guerre, celle de Corée. Devenu prisonnier de guerre il ne revint que plusieurs années plus tard. Ne pouvant reprendre une vie normale, il partit avec la mère de Léon, s’installa dans cette cabane au bord de la mer. Frank n’a pas connu ce grand-père qui leur a légué cette maison. Mais cet endroit dont il profite maintenant n’est pas aussi paisible qu’il n’y paraît.
Trois générations d’hommes perdus et déstabilisés, les deux premiers par la guerre et le dernier par ses relations amoureuses. Pas facile de trouver sa place quand les événements vous ont brisés. Avec délicatesse, Evie Wyld nous décrit les vies de ces hommes de manière impressionniste, par petites touches. Elle rend également un bel hommage aux paysages marins de l’Australie et un certain Australian way of life.