Barracuda - Christos TSIOLKAS
Belfond, 2015, 453 p. traduit de l’anglais (Australie) par Jean-Luc Piningre
Pour Danny Kelly, nager, entrer en contact avec l’eau est une sensation extraordinaire qui s’apparente à voler dans les airs. C’est un adolescent qui nage excellemment. Repéré pour ses aptitudes, on lui offre une bourse pour suivre ses études dans un collège réputé. Mais il vient d’un milieu simple, fils d’un couple mixte. Son père, chauffeur routier, a des origines écossaises, sa mère vient d’une famille grecque et s’occupe de ses enfants. S’intégrer dans cet univers huppé, se faire accepter, avoir des amis, tout cela est difficile. Danny développe une colère contre ce milieu qu’il transforme en ambition de réussite. Mais à vouloir trop réussir, les sacrifices ne sont-ils pas trop grands pour lui et sa famille ? Danny doit se construire pour devenir adulte et accepter ce qu’il est, à force d’affrontements avec les autres et avec lui-même, d’énergie à canaliser, et d’une compréhension progressive de son entourage.
Christos Tsiolkas change de registre dans ce roman qui prend quasiment l’aspect d’un journal personnel et détonne par rapport à ce précédent livre La Gifle, roman polyphonique et foisonnant. On retrouve cependant dans les deux livres, une écriture très mordante et très âpre, qui amène l’auteur à révéler de façon brute la vérité intime des personnages, leurs espoirs, leurs vraies motivations, leurs fragilités, avec en prime un beau portrait d’adolescent.