L’enfant de l’étranger - Alan HOLLINGHURST
Livre de poche, 2015, 765 p. Traduit de l’anglais par Bernard Turle
Voici la campagne anglaise, le milieu aristocratique, la guerre de 14 qui approche, des jeunes étudiants de Cambridge… George Sawle invite son ami Cecil Valance, dans sa maison de campagne dans le Middlesex. Cecil est étudiant, poète et séducteur ! Amant de George, il séduit également sa jeune sœur, Daphné, éprise de poésie et de romantisme. Pendant son séjour, Valance écrit un poème, intitulé Deux arpents, le nom de la demeure des Sawle, dans le carnet de Daphné. Ce poème intime va vite devenir public et célèbre d’autant que Cecil meurt à la guerre en 1915. De ce point de départ historique, littéraire et sentimental, la vie et la poésie de Cécil Valance, la nature exacte de ses relations avec le frère et la sœur Sawle vont alimenter toutes sortes d’intérêts, d’interprétations, de suppositions. Que dit une œuvre de son auteur ? Quels sont les témoins de ce moment particulier et quels sont les secrets cachés ? Y a-t-il vraiment des secrets ? Où sont les fameuses lettres échangées entre George et Cecil alors qu’ils étaient étudiants ? Voici que s’agitent curieux, biographes, universitaires qui se mettent en chasse et qui doivent faire face au silence de la famille, ce qui a pour effet d'alimenter davantage la curiosité !
Alan Hollinghurst nous livre une fresque romanesque et perfide sur le milieu aristocratique, littéraire et universitaire, qui s’étend sur tout le 20e siècle. Il manie avec brio l’art de la répartie qui fait mouche, les sous-entendus assassins, les bassesses cachées sous le vernis de la culture. Une critique sur la vanité littéraire, des écrivains aux commentateurs. C’est diablement cruel ! Mais comme c'est bon !