Le verger des âmes perdues - Nadifa MOHAMED
JC Lattès, 2015, 326 p.Roman traduit de l’anglais (Somalie) par Françoise Pertat
Avant d’être un roman sur un pays, la Somalie, c’est avant tout un roman sur les femmes qui sont obligées plus que les autres de se défendre et de continuer à vivre dans un pays dans le chaos. Nous sommes en 1987. Le pays dirigé par des hommes forts est menacé par des groupes révolutionnaires qui s’approchent de la ville d’Hargeisa. Trois femmes vivent dans cette ville et chacune a un parcours différent : il y a Kawsar, une cinquantaine d’années, dont le mari est mort et dont la fille étudiante a été une victime du régime, une enfant Deqo abandonnée par sa mère dans un camp et qui survit dans la ville, en habitant dans la rue et enfin Filsan, fille d’un général, soldate elle-même, sûre de sa mission et de ses responsabilités. Ces trois femmes vont se rencontrer au moment où la terreur est aux portes d’Hargeisa.
Nadifa Mohamed nous dresse le portrait de trois femmes, de leurs destins et de leurs vies souvent brisées. Ce roman est le témoignage de ce qui se passe dans un pays où les hommes mènent leur politique de destruction et où les femmes sont les premières victimes. Nadifa Mohamed avait déjà écrit un remarquable roman Black Mamba Boy, en 2011, qui racontait l’histoire vraie, terrible, édifiante de son père, en Somalie, en Ethiopie pour terminer en Angleterre, au moment de la seconde guerre mondiale.