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Le book en train
29 avril 2015

Trente filles - Susan MINOT

trente filles

susan minot

Mercure de France, 2015, 397 p.Traduit de l’anglais (Etats-Unis) par Jean-Pierre Aoustin

Susan Minot a décidé de prendre la forme du roman pour nous raconter une histoire véridique : l’enlèvement d’un groupe important de jeunes filles, élèves d’une institution religieuse, en Ouganda, en 1996. Ces jeunes filles ont été enlevées par un groupe de rebelles, illuminés religieux, La Lord’s Resistance Army. Trente d’entre elles n’ont pu être rendues à la sœur Giulia, venue les secourir. Elles vont donc suivre ces rebelles toujours en mouvement, devenir leurs « femmes », recourir à la violence pour sauver leur peau. Elles parviennent de temps à temps à s’échapper et sont alors prises en charge dans un camp pour se réadapter à une vie « normale » et ensuite revenir dans leur famille. C’est l’histoire en particulier d’Esther qui revient sur son passé avec les rebelles, enlevée à 14 ans, soumise au viol, témoin ou participant à la violence. Elle se confie à Jane, journaliste un peu à la dérive, venue rendre compte de cet enlèvement. On suit donc en parallèle l’histoire d’Esther et le voyage qu’entreprend Jane à partir du Kenya, en compagnie d’européens, reporter, parapentiste, homme d’affaires, un peu désoeuvrés, avec des désirs un peu vains, face à la réalité de la violence que vivent les habitants.

Susan Minot a décidé de se faire le porte-voix d’une histoire terrible et véridique : l’enlèvement de très jeunes filles et garçons pendant près d’une vingtaine d’années ( !), au total près de 30000 soumis aux pires violences et abîmés à vie ! La résonance de cette réalité en Ouganda fait écho à une autre réalité, celle des jeunes lycéennes nigérianes, enlevées il y a un an par Boko Haram. Dans les deux cas, la réalité de leurs vies est insoutenable et la mobilisation des pays occidentaux honteusement faible. Voici un récit que nous propose Susan Minot qui évite les dérapages larmoyants ou voyeurs. Le témoignage d’Esther, avec en contrepoint la vie parfois futile des occidentaux sur le terrain, garde toute sa dignité. Que les voix de ces jeunes filles (femmes ?) soient mieux entendues !

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Commentaires
D
Tiens, tiens, ça sonne très actuel ce roman ! Je ne connais que très peu l'événement dont il parle donc forcément ça donne envie de le lire pour paraître moins...idiot ! Et puis, je n'ai jamais lu de livre de cette auteure... Une belle occasion de tourner les pages de ce roman !
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Qui a dit ?
"La tentation la plus dangereuse, ne ressembler à rien."
a.Albert Camus
b.André Gide
c.Maupassant
d.Oui-oui

(Réponse : a) 

"And now that you don't have to be perfect, you can be good."

a.Hemingway
b.John Steinbeck
c.Virginia Woolf
d.Jean-Claude Vandamme

(Réponse : b)

"It's a kind of great humiliation in a great city not to know where you are going".

a. Henry James
b. Philip Roth
c. Thomas Hardy
d.Crocodile Dundee

(Réponse a.)


Well said !

"Elle avait bon coeur malgré tout, mais il était comme une vieille pomme de terre ridée, d'où sortiraient de petits tubercules de tendresse vert pâle, un coeur sur le point de germer."

(Le Paradis perdu de Mercury, Brad Watson)

"Un jour il ne revint pas de la gare. Il ne rentra pas de la nuit, ni le lendemain matin. La mère buvait du thé sucré et fixait le plafond comme si ses yeux débordaient de liquide et qu'elle devait garder la tête en arrière pour les empêcher de couler."

(Après le feu, un murmure doux et léger, Evie Wyld)

American way of life...
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